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29 novembre 2019

Les sœurs du Bon-Conseil de Montréal apportent leur appui indéfectible envers l’association Fanm Deside

Les Sœurs de Notre-Dame du Bon-Conseil de Montréal renouvellent leur appui et leur totale confiance envers l’organisation haïtienne Fanm Deside (Femmes décidées, en créole) qui remplit à Jacmel une mission critique auprès des femmes aux prises avec la pauvreté, la violence, le non-respect de leur droit à l’éducation, à la santé et à une vie digne.

Cette organisation, appuyée par l’Organisation catholique canadienne Développement et Paix (D&P) depuis 2001, fait partie des 52 partenaires du Sud sous le coup d’un moratoire qui les prive de financement jusqu’à ce que la Conférence des Évêques Catholiques du Canada (CECC) ait reçu réponse satisfaisante à ses inquiétudes sur leur conformité à l’enseignement moral qu’elle préconise.

La lettre que Marie Ange Noël, coordonnatrice de l’organisation haïtienne Fanm Deside (Femmes décidées, en créole) a adressée le 27 novembre 2019 au Directeur général de D&P, est un véritable plaidoyer en faveur de la vie et de la justice qui fait appel à notre parole en qualité de congrégation religieuse à l’origine de cette fondation à Jacmel (en 1988). Nous ne pouvons accepter que soit soupçonnée d’être pro-avortement l’organisation qui a créé le Centre Magalie pour la vie, une maison d’hébergement qui accueille des femmes et des jeunes filles sans autre recours.

L’Institut N.-D. du Bon-Conseil conserve des liens étroits avec Fanm Deside qui l’autorisent à témoigner des réalisations tangibles issues d’un travail persévérant: rapports d’activités et de sessions de formation, visites régulières et même toute récente de la coordonnatrice à Montréal, confirmation par les œuvres du potentiel de leadership et d’engagement durable qui avait été discerné dès la fondation; multiples développements jusqu’à la célébration, en mars 2019, du 30e anniversaire du mouvement qui rejoint désormais 3000 femmes dans le Sud-Est du pays.

Il suffit de parcourir la lettre de Marie Ange Noël pour reconnaître en elle une femme qui se tient debout devant le pouvoir. Ses questions sont les nôtres :

  • Puisque « Fanm Deside n’a jamais supporté ni encouragé les pratiques visant l’avortement », et l’a affirmé à plusieurs reprises, comment se fait-il que ce soit encore objet des « préoccupations tant pour la CECC que pour D&P » ?
  • Pourquoi cette « nouvelle question de la CECC à laquelle il faudrait répondre par un oui ou par un non : Est-ce que cela signifie que nous n’appuyez pas la légalisation de l’avortement en Haïti ? » Question qui n’est pas à l’agenda du gouvernement ni du Parlement haïtien, comme le fait remarquer madame Noël.
  • Comment comprendre que le témoignage et l’appui exprimés successivement par deux évêques haïtiens en faveur de Fanm Deside et de ses « bonnes pratiques catholiques » ne suffise pas à « balayer les doutes de la CECC » ?
  • Plus profondément, tout travail avec les femmes « est-il perçu comme un risque latent de basculement dans les pratiques de l’avortement? Est-ce le message de la CECC ? » se demande la coordonnatrice dans sa lettre au Directeur de D&P.

Comme bien d’autres, nous sommes bouleversées par ces questions, mais profondément réjouies par la véritable confession de foi que Marie Ange Noël formule quand elle écrit : « Le centre Magalie est un foyer où Fanm Deside a fait le pari de défendre la vie. Celle qui est refusée à de nombreuses femmes et filles par la violence de la pauvreté et des inégalités sociales, par la violence d’un système patriarcal et archaïque, la violence d’un système juridique… » Et citant Mt 5, 40, sur ce que « vous avez fait à l’un des plus petits de mes frères », elle conclut : « Notre morale est fondée sur cet évangile, elle s’exprime au visage de ceux qui ont faim et soif de justice, de reconnaissance et de dignité. »

Les valeurs et les pratiques de Fanm Deside s’inscrivent dans la droite ligne du charisme de notre Institut. En fidélité à l’enseignement social de l’Église, inspiré de l’Évangile, elles invitent à donner la préférence aux femmes et aux familles qui vivent des situations de pauvreté et d’injustice, à faire grandir la vie que le Christ offre en abondance.

La démarche de Fanm Deside auprès de D&P et de la CECC est d’intérêt public. D’autres ONG du Honduras, des Philippines, du Brésil ont protesté contre le procédé d’évaluation qui atteint des partenaires jugés fiables.

L’une des dimensions de l’action sociale consiste à développer des partenariats avec des laïques en leur faisant confiance et en leur confiant de véritables responsabilités. Sans cet esprit de franche coopération, on arrive tôt ou tard à des impasses. Dans le cas de Développement et Paix, à la veille d’une assemblée déterminante du Conseil national avec des représentants de la CECC, il y va de la santé, voire de la survie de l’organisme créé en 1967 pour donner des mains à la solidarité du Nord avec le Sud.

Source :
Institut de Notre-Dame du Bon-Conseil de Montréal
Gisèle Turcot, sbc, supérieure générale de l’Institut, gisele.turcot@videotron.ca

Renseignements :
Lorette Langlais, 514-381-1867, l.langlais@bonconsel.qc.ca

LIRE LA LETTRE DE FANM DESIDE

L’agence Présence information religieuse a consacré un article sur ce sujet (cliquez sur l’image ci-dessous pour lire l’article).