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7 novembre 2016

La traite humaine est un véritable « crime contre l’humanité » réaffirme le Pape François

Recevant lundi 7 novembre matin en audience les participantes à l’assemblée générale du Réseau des religieuses européennes contre la traite et l’exploitation (Renate), le pape François a qualifié la traite d’être humains de « crime contre l’humanité ». Un message de soutien pour les organismes du monde entier, notamment le CATHII au Québec crée par la CRC et plusieurs communautés religieuses, qui luttent chaque jour pour endiguer ce fléau de l’humanité.

Déjà comme archevêque de Buenos Aires, le cardinal Bergoglio était particulièrement actif dans la lutte contre la traite des êtres humains, sujet qu’il a continué à suivre de près après son élection.

Rappelant que l’un des buts de l’Année de la miséricorde était de pousser l’Église à guérir « tant de blessures présentes dans notre monde », le pape a souligné lundi 7 novembre devant les participantes à l’assemblée générale du Réseau des religieuses européennes contre la traite et l’exploitation (Renate) que « l’un des plus douloureuses de ces plaies ouvertes est la traite des êtres humains, forme moderne d’esclavage qui viole la dignité, don de Dieu, de tant de nos frères et sœurs et qui constitue un véritable crime contre l’humanité ».

« De puissants intérêts économiques et des réseaux criminels sont à l’œuvre »

« Alors que beaucoup a été fait pour connaître la gravité et l’ampleur du phénomène, il reste encore beaucoup à faire pour élever le niveau de sensibilisation du public et établir une meilleure coordination des efforts déployés par les gouvernements, les autorités judiciaires et législatives, et les travailleurs sociaux », a estimé le pape.

« L’un des défis de ce travail de sensibilisation, d’éducation et de coordination est une certaine indifférence, voire même une complicité, une tendance de la part de beaucoup à se détourner alors que de puissants intérêts économiques et des réseaux criminels sont à l’œuvre », a-t-il continué, saluant le travail de Renate « en faveur du sauvetage et de réhabilitation des victimes » de « ce fléau qui touche plus particulièrement les femmes et les enfants ».

Selon Renate, le trafic d’êtres humains touche 21,5 millions de personnes dans le monde, dont 100 000 personnes en Europe (32 % proviennent des Balkans, 19 % de l’ex-URSS et 13 % d’Amérique latine).

135 milliards d’euros de profits

L’association Terre des hommes a recensé 6 000 mineurs d’Europe de l’Est ayant 12 et 16 ans qui seraient exploités en Europe occidentale, dont 650 à des fins sexuelles.

Selon l’OIT, la traite d’être humain générerait 135 milliards d’euros de profits, dont 90 milliards pour l’exploitation sexuelle, 30 milliards pour le BTP et l’industrie, 8 milliards pour l’agriculture et la pêche et 7 milliards dans l’emploi à domicile.

Source : Nicolas Senèze, à Rome pour le journal La Croix