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8 avril

Antoinette Guinebretière, FCSJ

Née le 12 octobre 1903, dans la commune de Saint-Hilaire-du-Bois (département de Maine-et-Loire), en France, Antoinette fait ses études primaires à l’école de sa commune où enseignent des sœurs sécularisées des Filles de la Charité du Sacré-Cœur de Jésus. En novembre 1923, elle entre dans cette communauté et prend le nom de sœur Renée du St-Sacrement.

Attirée par le Canada, elle arrive à Sherbrooke en octobre 1926, où cette communauté est déjà établie depuis 1911. Diplômée en pédagogie de l’Institut pédagogique de Montréal et de l’Université de Montréal, elle enseigne au Scolasticat-École Normale de sa communauté, ouvert en 1940 à Sherbrooke et, peu après, elle est nommée directrice des études des FCSCJ, tâche qu’elle remplit avec une rare clairvoyance jusqu’en 1969. Dès 1942, elle se préoccupe de rendre plus performant l’apprentissage de la lecture et de l’écriture du français au primaire, selon une approche globale. L’approche privilégie l’aptitude à apprendre plutôt que la traditionnelle transmission des connaissances.

Sœur Renée développe la méthode globale active, appelée par la suite « méthode dynamique de lecture », qui est reconnue officiellement par le Département de l’Instruction publique du Québec en 1953. Au cours des années 1964-1969, l’expression «méthode dynamique» est remplacée par «pédagogie dynamique», reflétant davantage un esprit dans l’apprentissage qu’une méthode d’enseignement. Cette pédagogie est appliquée dans plus de 2800 classes au Québec et est également reconnue dans les autres provinces canadiennes pour l’apprentissage du français dans les écoles des minorités francophones et en classe d’immersion.

Son mandat terminé, elle fonde à Shawinigan, en 1975, Le Tremplin, lieu d’accueil pour femmes en difficultés et Carrefour X pour les accompagner humainement et spirituellement. Avec d’autres personnes, elle anime La Flambée, version de Cursillo pour jeunes, et participe à Reflets, regroupement chrétien de familles reconstituées. Elle accepte d’être répondante, pour l’Union canadienne des Ursulines, à l’Association des religieuses pour la condition des femmes. En 1985 elle commence un groupe de personnes associées aux Ursulines dans la région de Trois-Rivières.

Une solide équipe d’éducatrices FCSCJ et de collaboratrices laïques rendent possibles de grandes réalisations sous la direction de sœur Renée et après son décès, sous son inspiration. Sa contribution remarquable à l’histoire de l’éducation est soulignée par le Département de l’Instruction publique du Québec qui lui remet la décoration de Commandeur de l’Ordre du mérite scolaire et par l’Université de Sherbrooke qui lui décerne un doctorat honoris causa en sciences de l’éducation en 1967. Sœur Renée est ainsi la première femme à y recevoir un tel honneur. Membre du Comité catholique du Conseil supérieur de l’Éducation du Québec en 1967, elle le demeure jusqu’à son décès, le 8 avril 1973. Elle laisse le souvenir d’une femme de foi profonde et d’action audacieuse et tenace.

CITATION :

Tout l’apprentissage du français à l’élémentaire doit conduire l’enfant à l’expression de la pensée par la communication orale et écrite, en faisant appel à sa mentalité d’explorateur.

LIEN : http://www.fcscj.net/accueil.php