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13 mars

Mère Sainte-Anne-Marie, CND

Pionnière de l’éducation supérieure pour les femmes

Marie-Aveline Bengle naît le 15 octobre 1861 à Saint-Paul d’Abbotsford (Québec) dans une famille à la foi solide et profonde. De 1875 à 1879, elle poursuit ses études secondaires au Mont Notre-Dame de Sherbrooke.

Elle fait ses premiers pas dans l’enseignement comme institutrice de rang en 1879. Se sentant fortement attirée par la vie religieuse, elle entre au noviciat de la Congrégation de Notre-Dame en 1880. Peu après, elle revêt l’habit religieux et prend le nom de Sœur Sainte-Anne-Marie. Ayant prononcé ses premiers vœux en 1882, elle commence à enseigner au Mont Sainte-Marie en 1883. C’est dans ce pensionnat de Montréal que Soeur Sainte-Anne-Marie prend conscience des besoins criants en éducation des jeunes filles francophones. En effet, si le programme d’études d’établissements privés tels que le Mont Sainte-Marie est nettement supérieur à celui des écoles publiques, les diplômes qu’on y décerne ne donnent pas accès aux études supérieures et les collèges classiques, unique porte d’entrée à l’université, sont réservés aux garçons. Dans ce contexte, seule la carrière de l’enseignement offre aux jeunes filles une ouverture professionnelle sur le marché du travail, mais encore faut-il assurer aux institutrices une meilleure formation. Femme de vision, fidèle à la mission éducatrice de sa communauté, Sœur Sainte-Anne-Marie s’attelle à relever ce double défi : l’accès des femmes aux études supérieures et à l’université et le perfectionnement pédagogique des enseignantes.

Malgré les préjugés tenaces relatifs à l’éducation de la femme et à son rôle dans la société, elle n’aura de cesse que soit fondé, en 1908, le premier collège classique pour jeunes filles francophones, l’École d’enseignement supérieur. Devenue maîtresse générale des études de la Congrégation en 1913, elle poursuit pendant des années des démarches assidues auprès des autorités ecclésiales et gouvernementales en vue de la fondation d’une école normale supérieure. En 1926, l’Institut pédagogique ouvre enfin ses portes.

Au décès de Sœur Sainte-Anne-Marie, le 13 mars 1937, les drapeaux sont mis en berne à l’Université de Montréal, à la Commission des écoles catholiques de Montréal dont elle a été la première femme à être membre et à des centaines d’établissements d’éducation. Des funérailles nationales sont célébrées à la basilique Notre-Dame de Montréal, dernier hommage à cette grande figure du monde de l’éducation.

LIENS :

Cf. sa biographie : La féministe en robe noire. Mère Sainte-Marie, de Claude Gravel, Montréal, 2013, Libre Expression
http://www.cnd-m.org/100/pdf/f_r_n-fr.pdf

http://www.lapresse.ca/debats/votre-opinion/201303/27/01-4635378-mere-sainte-anne-marie-la-cinquieme-feministe.php